D'après les travaux publiés de José NEVE : La Sophrologie dans l'équilibre biologique - Edition Science et Sophrologie ESA 2012
Une première idée de la conscience Des définitions multiples
Nous voilà au chapitre consacré à la conscience et forcement à nos divergences. C'est tout l'intérêt de cette étude, démontrer la fiabilité de la théorie Caycédienne de la conscience sans toutefois s'écarter de la connaissance des voies nouvelles et des découvertes neuroscientifiques de son fonctionnement.
Quelle que soit la définition que l'on peut trouver sur la conscience et elles sont très nombreuses, elles font toutes état d'une sorte de constat. Aucune, sauf Alfonso CAYCEDO n'évoque le mot " force " en parlant de la conscience. Et pourtant, si vous placez dans votre esprit le mot "force" à chaque fois que vous lisez le mot conscience dans quelque ouvrage que ce soit, votre lecture a toute chance alors d'être plus limpide et votre compréhension plus aisée.
Depuis que j'étudie la conscience et particulièrement les travaux de Antonio DAMASIO avec son deuxième ouvrage le “sentiment même de soi" paru en 1999 donc plus d'une décennie, je n'ai fait que collectionner les définitions de la conscience, surtout celles de Antonio DAMASIO, qui m'ont tout de suite parues plus pertinentes. Je me rappelle d'une définition qui m'avait fait échos à l'époque: “La conscience est ce qui relie le soi aux objets". Dans son dernier ouvrage, Antonio DAMASIO évoque: " l'aptitude phénoménale consistant à disposer d'un esprit doté d'un détenteur, d'un protagoniste de sa propre existence, d'un soi qui inspecte le monde intérieur et extérieur, d'un agent prêt à l'emploi ". Ou encore: " un état d'esprit dans lequel intervient une connaissance de notre existence et de celle qui nous entoure ". La conscience serait donc un état de l'esprit auquel s'ajoute un processus de soi. J'avoue que je reste perplexe car je pourrais en citer beaucoup d'autres, y compris celle de Daniel DENNETT qui la nie totalement, ce qui simplifierait ma tâche et m'autoriserait à clore ce débat. Plus sérieusement, essayons d'y voir plus clair. Il y a un volet de la conscience qui fait consensus c'est celui du constat comme situation qui se finalise et laisse apparaître le sentiment de soi même et le "je", parce que l'état conscient de l'esprit est vécu exclusivement à la première personne, et n'est pas observable par quelqu'un d'autre.
Autre consensus, les états conscients de l'esprit portent toujours sur quelque chose, ils ont toujours un contenu. Et enfin, les états conscients de l'esprit ne sont possibles que lorsque nous sommes éveillés.
En reprenant tous les consensus, nous obtenons la variation suivante: " La conscience est un état de l'esprit qui survient lorsque nous sommes éveillés et dans lequel se manifeste une connaissance privée et personnelle de notre existence, située relativement à ce qui l'entoure et à un moment donné ". Ce texte de Antonio DAMASIO, lorsque je le lis, je reste sur mes perplexités et mes interrogations. Mais si je place le mot force alors les choses sont tout à fait envisageables et la définition prend alors toute sa pertinence. Essayons: " La conscience est une force de l'esprit qui survient lorsque nous sommes éveillés et par laquelle se manifeste une connaissance privée et personnelle de notre existence, ici et maintenant ". Cette définition est plus facilement juxtaposable avec celle de Alfonso CAYCEDO, je cite : " La conscience est la force d'intégration de toutes les structures de l'Etre ".
Je peux facilement dans ces conditions comparer le " se manifeste une connaissance privée et personnelle de notre existence " avec le " intégration de toutes les structures de l'Etre " en sachant pertinemment et Antonio DAMASIO nous a démontré avec succès que toutes les cartes neurales qu'elles soient perceptives, topographiques, dispositionnelles ou auto-biographiques, représentent bien toutes les structures de l'être car elles portent et nous l'avons vu sur tout le corps, intéroceptif, proprioceptif et extéroceptif.
A franchement parler là, je me sens mieux, il y a beaucoup plus de cohérence, plus de pertinence et surtout beaucoup plus envie de continuer l'étude parallèle, mais voilà le mot " force " n'est pas introduit par Antonio DAMASIO, bien qu'il fasse état de façon sous-jacente d'une quelconque action transitive.
Conseil de lecture
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